COP27 : L’événement qui sentait le bœuf, et où les activistes avaient peur de protester

La COP27 a beaucoup fait parler d’elle ces derniers temps, et pour cause, c’est LA conférence qui regroupe l’Organisation des Nations Unies afin de discuter du climat, et décider d’actions pour régler les problèmes de réchauffement climatique.

Mais derrière cet initiative prometteuse, que se cache-t-il réellement ?

Le fonds « perte et dommages »

Depuis qu’elle a eu lieu, on entend surtout parler de cette décision qualifiée d’historique : la création d’un fonds pour les « pertes et dommages », afin d’aider financièrement les pays touchés par les dégâts dus au dérèglement climatique (cyclones, inondations, etc.).

Cette décision fait néanmoins débat, puisque rien n’a clairement été défini à l’issu de cette COP27.

  • Qui en seront les bénéficiaires ?
  • Qui en seront les contributeurs ?
  • Quand sera-t-il mis en place ?

On ne sait rien de tout ça. Ces questions seront posées lors de la COP28, qui aura à lieu Dubaï.

Dubaï : ville que l’on pourrait qualifier d’aberration écologique ! (Image : Wikipedia)

Dubaï n’a pas de champs, mais elle peut importer sa nourriture.

Dubaï n’a pas d’eau, mais elle peut dessaler l’eau de mer au prix d’une énergie considérable.

Dubaï a du soleil à n’en plus finir, mais elle ignore les panneaux solaires.

Rien ne semble plus s’éloigner de la nature que Dubaï, alors que rien ne dépend plus de la nature que Dubaï.

Yann Arthus-Bertrand, Home (2009)

Et le climat dans tout ça ?

Bien sûr, il ne faut pas dénigrer ce fonds, qui aidera les pays qui sont le plus « victimes » du réchauffement climatique.

Mais cette décision ne va en aucun cas réduire le réchauffement climatique ! Elle n’est là que pour tenter de réparer l’irréparable…

Lors de la COP26 à Glasgow, la question de la sortie des énergies fossiles avait beaucoup été abordée. Mais il n’y a pas eu d’avancées sur ce sujet pour autant.

Il en va de même sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Les principaux émetteurs mondiaux de gaz à effet de serre n’ont pas eu à s’engager sur une réduction (même progressive) de l’utilisation des combustibles fossiles.

Et l’alimentation végétale dans tout ça ?

Cette année, on espérait quelques décisions prise en faveur d’une alimentation plus végétale, afin de réduire l’impact de l’agriculture animale. Malheureusement, rien n’a abouti en ce sens cette année !

Et vous allez voir que le bilan de cette COP27 est à l’image de son déroulement : peu glorieux.

Bernat Añaños Martinez, co-fondateur de la marque de viande végétale espagnole Heura, s’est rendu à la COP27 afin de s’assurer que l’alimentation végétale était au centre des discussions, comme espéré.

bernat ananos martinez, le co-fondateur de Heura Foods, lors d'une conférence de la COP27 sur l'alimentation végétale
Image : Heura Foods

Ce qu’il y a vu était pour le moins surprenant :

« Lorsque je suis arrivé, je n’en revenais pas. Le lieu de l’événement tout entier sentait le bœuf. Tous les restaurants servaient des barbecues, et très peu d’options vegans étaient proposées et servies. Mais ce n’était pas le plus surprenant.

Malheureusement, il y avait quelque chose qui allait encore plus loin.

Juste après mon arrivée, j’ai rencontré cette jeune militante. Nous avons commencé à parler, et elle m’a dit quelque chose qui m’a choqué. “Nous avons peur de partager nos pensées et de protester lors de cet événement”, m’a-t-elle dit.

Et j’ai pensé : comment est-ce possible ? »

Comment, lors d’un sommet d’urgence sur le climat organisé par les Nations unies, les droits de l’homme ne sont-ils pas garantis ?

Et les Droits Humains dans tout ça ?

« Il est évident que les militants des COP27, COP28 et COP29 ne devraient pas avoir peur de protester et de partager leurs opinions. Les militants des Droits Humains ne devraient pas être emprisonnés, ce qui se produit actuellement et s’est produit par le passé. Il y a eu très peu de protestations parce que les gens se sentaient menacés.

La communauté LGBTQ+ plus ne devrait pas avoir peur de, ne serait-ce qu’exister là-bas. Les femmes ne devraient pas ressentir de misogynie ou de peur pendant l’événement.

La COP est un lieu où toutes les institutions, toutes les ONG, les entreprises et tous les autres acteurs se réunissent avec les militants pour trouver une solution à un problème qui nous concerne tous.

Pendant toute la semaine où j’étais là-bas, j’ai entendu que de nombreux militants – de différents âge et de différents pays – avaient peur. Et la phrase que j’ai souvent entendue était :

Si vous voulez parler avec d’autres militants pendant que vous êtes ici, téléchargez cette application qui n’est pas tracée.

Pour les prochaines COP, où qu’elles se tiennent, les Nations unies doivent garantir ces droits de l’homme non seulement pendant l’événement, mais aussi dans le futur. »

Et la liberté dans tout ça ?

Image : Metro

«En Égypte, le droit à la liberté d’expression a été historiquement réprimé.

Selon Amnesty International, les autorités égyptiennes continuent de réprimer les voix critiques, tant sur Internet que hors ligne. Des manifestants pacifiques ont également été placés en détention de manière arbitraire.

Les femmes sont également victimes de discriminations dans la loi et dans la pratique.

Des influenceuses ont été poursuivies pour leur comportement, leur tenue vestimentaire et leur façon de gagner de l’argent sur les réseaux sociaux.

Les relations entre personnes de même sexe ne sont pas explicitement interdites en Égypte, mais le pays a poursuivi des personnes LGBTQ+ en vertu de lois visant à protéger la population contre la débauche. »

Malheureusement, lorsque l’on voit ce qu’il se passe actuellement avec la coupe du monde de football au Qatar, le déroulement de la COP28 à Dubaï laisse présager peu d’évolutions positives en ce sens.

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Ancien adepte des apéros au saucisson, des planches de charcuterie et de fromage, je n'aurais jamais imaginé devenir vegan un jour ! C'est grâce à Marion et son inépuisable imagination ... Lire la biographie complète

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