Addiction au fromage : Pourquoi et comment arrêter cette drogue ?

Vous faites partie des 96 % de Français qui consomment régulièrement du fromage, mais vous souhaitez réduire ou supprimer cet aliment de votre consommation.

Vous ressentez une sorte d’addiction au fromage. L’envie d’arrêter d’en manger est là, mais c’est plus fort que vous, vous ne résistez pas à un bon bout de camembert ou de roquefort.

Entre un impact néfaste sur l’environnement, sur les animaux et sur notre santé, les raisons de supprimer le fromage sont pourtant nombreuses. Mais tout n’est pas aussi facile qu’il n’y paraît.

Découvrez pourquoi il est si difficile d’arrêter le fromage et quelles sont les différentes manières d’y parvenir.

Addiction au fromage : mythe ou réalité ?

Vous êtes peut-être déjà végétarien, mais le fait d’arrêter de manger du fromage en devenant vegan vous paraît mission impossible.

Ou alors pour vous, entre fromage ou dessert, pas d’hésitation, vous préférez largement déguster un comté vieille réserve qu’une mousse au chocolat…

Seriez-vous de ce fait, addict au fromage, comme de nombreuses personnes ? À en croire de récentes études, vous n’êtes pas le seul, effectivement.

Les français sont les plus gros consommateur de fromage au monde, avec 26 kg par an et par habitant.

Source : USA Today

Le fromage fait partie des symboles de tradition et d’habitude dans la culture française, comme la baguette et le vin.

Mais au-delà de cette véritable institution se cache également une réelle addiction au fromage, pourquoi a-t-on autant de mal à s’en passer ?

Pourquoi cette addiction au fromage ?

Une étude à l’initiative de l’université de Michigan et publiée en 2015 dans le US National Library of Medicine montre la dépendance alimentaire de 500 étudiants à certains aliments.

La pizza arrive en première position, et savez-vous pourquoi ?

Une pizza avec du fromage végétal filant signé VGarden
Car elle est recouverte de fromage…

Cette étude révèle une réelle addiction au fromage, semblable, voire plus forte que certaines drogues, même si les effets ne sont pas aussi nocifs bien entendu.

Et les chercheurs ont trouvé la coupable !

Présente dans tous les produits laitiers, et donc dans le fromage, la protéine appelée caséine rend complètement accro une fois ingérée.

Les casomorphines libérées par la caséine durant notre digestion créent la dépendance au fromage.

Ce composé chimique agit directement sur notre cerveau, au niveau des récepteurs liés à la dépendance, comme le font l’opium et la morphine. Ils libèrent des propriétés apaisantes qui nous font nous sentir bien après avoir consommé certains produits.

une femme mange un gros gateau au chocolat avec une expression de bonheur
On retrouve le même principe avec le sucre, le chocolat ou les sodas.

Ces aliments sont bourrés de molécules qui font du bien uniquement à notre cerveau. 

Vous comprenez mieux à présent pourquoi il est si difficile de supprimer le fromage de son alimentation. 

Bon à savoir

Pourquoi le lait et les yaourts ne provoquent-ils pas une telle dépendance alimentaire ?

Ces produits laitiers, contrairement aux fromages, émanent d’un processus de fabrication très simple puisqu’ils sont purs. Contrairement au fromage qui est un concentré de lait et donc de casomorphine. 

Pourquoi arrêter le fromage ?

Découvrez les principales raisons d’arrêter le fromage et tous les bienfaits apportés pour les animaux, la santé et l’environnement.

Pour le bien-être animal

Pour fabriquer du fromage, il est nécessaire d’obtenir du lait en quantité suffisante.

Les grandes industries laitières poussent les vaches à produire plus de lait, elles sont donc inséminées artificiellement de manière régulière. Le but étant qu’elles aient un veau par an et qu’elles donnent du lait de façon continue.

Du fait de ce processus, les bêtes sont vite épuisées et connaissent une vie difficile. Elles souffrent régulièrement de mammites (infections purulentes des mamelles) et de boiterie.

Des machines à traire les vaches à perte de vue

Elles reçoivent alors des antibiotiques pour traiter la maladie ou en usage préventif, ce qui favorise l’émergence de bactéries résistantes. Comme chez l’homme, ce phénomène est appelé l’antibiorésistance.

Dans l’industrie laitière, rares sont les vaches qui dépassent l’âge de 6 ans en moyenne, alors que leur espérance de vie est d’environ 20 ans. Elles sont envoyées à l’abattoir, car jugées non rentables si elles produisent du lait en quantité trop faible. 

Le saviez-vous ?

Les « fermes à sang » (situées en Islande, en Argentine et en Uruguay) regroupent des milliers de juments gestantes, saignées chaque semaine, avortées deux fois par an et qui subissent au quotidien de graves brutalités avant de finir à l’abattoir.

L’objectif de tout cela ?

Extraire de ces équidés une hormone de fertilité (l’eCG) qui est couramment utilisée dans les élevages européens (et donc en France). Elle permet de faire ovuler à n’importe quel moment les femelles en élevage (vaches, brebis, truies, etc.).

Malgré de nombreuses alertes et pétitions d’associations de protection animale contre ces fermes à sang, ces dernières sont malheureusement toujours d’actualité et cette hormone continue à être commercialisée en France en toute impunité

Nous serions alors tentés de nous tourner vers des fromages censés être fabriqués dans le respect du bien-être animal, puisqu’ils abordent fièrement leurs labels AOP, IGP et compagnie.

Mais ces fromages nécessitent d’utiliser de la présure, un coagulant qui permet de transformer le lait en fromage.

Et savez-vous d’où provient cette présure ?

Elle est prélevée sur le cadavre d’un veau, plus précisément dans son estomac.

La vache assiste alors à l’enlèvement de son veau, 24 à 48 heures après sa naissance. Il est amené à l’abattoir pour être tué afin que ce coagulant puisse être récupéré.

C’est un réel traumatisme pour ces bêtes, car le lien qui unit la vache à son veau est très fort. Il n’est pas rare de voir des vaches courir après les camions qui embarquent leurs petits…

Pour l’impact environnemental

L’étude parue en 2018 dans la revue scientifique Science est sans appel : produire un kilo de fromage équivaut à quasi 24 kg de gaz à effet de serre.

Ce chiffre, ramené à la consommation annuelle de fromages en France, est égal à la quantité de CO² utilisée pour un vol Paris New-York.

Comme si chaque français réalisait en avion une telle distance chaque année. Diminuer notre consommation de fromage permet donc de réduire notre empreinte carbone. 

Autre exemple, les animaux d’élevage laitier sont nourris avec des compléments alimentaires à base de blé, orge, maïs, etc. Or, ces céréales sont produites à grand renfort de pesticides.

À noter

La moitié des émissions totales de méthane, un puissant gaz à effet de serre, est provoquée par l’homme, notamment dans l’agriculture laitière (fermentation dans l’intestin des ruminants, utilisation du lisier et fumier, etc.).

Pour la santé

Riche en acides gras saturés et en sel, qui favorisent l’augmentation du mauvais cholestérol, le fromage n’est pas un aliment qui fait du bien à notre santé.

Même le moins calorique des fromages (celui de chèvre est souvent cité dans cette catégorie) reste tout de même un produit gras.

En moyenne, le taux de matières grasses dans un fromage est de 30 %.

Avouez que de suite, le fromage paraît moins tentant vu sous cet angle ! Si peu que vous soyez sensible au lactose, il vaut mieux carrément l’éviter.

Enfin, selon plusieurs études*, le fait de consommer trop de produits laitiers peut entraîner un risque d’augmentation du cancer du sein ou de la prostate et réduire la fertilité chez l’homme. 

*Étude « Ces Laits Maudits » publiée dans International Journal of Epidemiology.
*Rapport de Adventist Health Study-2 qui suggère que les végétaliens développent moins de cancer du sein que les autres populations.

Pour la perte de poids

une femme en legging s'apprête à se peser sur une balance

Arrêter de manger du fromage fait-il maigrir ?

La plupart des fromages contiennent des graisses saturées et ceux réputés pour être les moins caloriques (chèvre, féta, mozzarella…) avoisinent tout de même les 250 calories pour 100 g.

Les amoureux du fromage le savent, la portion de 30 g maximum de fromage (la quantité recommandée par jour pour un adulte) est souvent vite engloutie.

un fromager avec un gant bleu pèse un morceau de fromage sur sa balance
Et franchement, qui pèse son fromage avant de le manger ?

Personne ! Sauf celui qui veut faire un régime !

Ce ne sera pas le seul élément qui vous fera maigrir, si vous dévorez une plaque de chocolat au lieu de votre bout de fromage, cela ne servira à rien, nous sommes d’accord.

Par contre, dans le cadre d’une alimentation saine et équilibrée, associée à une activité physique régulière, supprimer ou diminuer drastiquement votre consommation de fromage sera bénéfique pour votre silhouette !

Pour le budget

Les fromages coûtent de plus en plus cher.

Arrêter le fromage fait non seulement du bien à la planète et à votre santé, mais aussi à votre porte-monnaie.

En effet, les récentes périodes de sécheresse et la flambée du prix de l’énergie et des céréales ont des répercussions sur le coût du fromage.

Les producteurs n’ont plus assez de foin pour leurs bêtes, les aliments de substitution coûtent plus chers, même chose pour remplir le réservoir des tracteurs, etc.

Résultat, les consommateurs doivent s’attendre à voir les prix de tous les produits laitiers augmenter d’années en années.

Comment arrêter le fromage ?

Voici quelques conseils pour se passer de fromage tout en douceur et de manière durable. 

Réduire progressivement sa consommation de fromage

une femme se colle un patch sur l'épaule
A quand les patchs de caséine ? 😂

Si vous stoppez votre consommation de fromage du jour au lendemain, il y a de fortes chances que vous ressentiez une grande frustration. Rien de tel pour « replonger » dès le premier bout de fromage que vous verrez passer !

Vous pouvez à la place arrêter d’en consommer à tous les repas, ou en manger un jour sur 2 uniquement. Autre solution efficace pour ralentir votre consommation, en acheter moins ou plus du tout et en déguster seulement à l’occasion (restaurant, repas de famille, etc.).

Si vous choisissez d’en manger moins, arrêtez plutôt le fromage de vache en premier, car il s’avère être le plus polluant. 

Remplacer le fromage par des alternatives végétale

Ces substituts ne sont pas fabriqués à partir de lait animal, mais généralement à partir d’huile de coco et de noix de cajou. Cette alternative est intéressante et pratique, même si elle s’avère toujours chère et propose au final un produit gras et transformé.

Toutefois, point positif, l’absence de caséine dans ces aliments (une caséine végétale est cependant en cours de développement). De plus, on se rapproche maintenant du goût et de la texture du fromage, ce qui n’était pas le cas auparavant.

Notre coup de coeur

La marque 100 % végétale Vivre Vert avec ses tranches végétales délicieusement fruitées (idéales en sandwich) et les tranches végétales fondantes (idéales pour les tartiflettes !).

Découvrir la levure maltée

une cuillère de levure maltée

La levure maltée, une levure de bière additionnée de malt d’orge, possède un étonnant goût de fromage.

Autre avantage, ses apports nutritionnels qui sont très intéressants. Une source de protéines et d’acides aminés essentiels à notre organisme. Grâce à son action anti-microbienne, elle améliore la flore intestinale.

Elle s’utilise facilement en la saupoudrant sur du riz, une soupe ou une salade. Si vous vous demandez comment remplacer le fromage sur une pizza, ou le fromage râpé, testez la levure maltée, vous serez agréablement surpris du résultat. 

Astuce

Si vous souhaitez profiter de tous ses bienfaits, n’utilisez pas la levure maltée sur des aliments trop chauds, car elle risque alors de perdre ses propriétés nutritionnelles.

Trouver d’autres sources de vitamines et minéraux

Les produits laitiers ont la réputation d’être une importante source de calcium, bon pour notre santé et pour la solidité de nos os.

Mais vous pouvez trouver d’autres aliments qui vous apportent la même proportion de calcium nécessaire à votre organisme.

L’OMS recommande 500 milligrammes de calcium par jour pour un adulte.

une infographie qui liste les 54 plus grosses sources végétales de calcium
À titre d’exemple :
50 grammes d’amandes, 170 grammes de brocolis ou 200 grammes de poireaux sont l’équivalent d’un verre de lait de 100 millilitres.

En effet, les aliments verts (comme le chou kale) et certains fruits et oléagineux sont de bons éléments pour combler le calcium. Ces aliments bruts et vivants permettent ainsi de faire le plein de calcium. 

Bon à savoir

Un taux suffisant de vitamine D permet de mieux fixer le calcium.

Si vous êtes carencé (comme 70 % de la population française en 2021 selon l’ANCES), même en absorbant des sources de calcium, ce dernier va partir par les voies naturelles. 

L’addiction au fromage n’est pas une fatalité et il existe donc des solutions pour arriver petit à petit à se passer de ce produit laitier.

En diminuant progressivement votre consommation de fromage et en utilisant des substituts, vous devriez arriver à vous « sevrer » de cet aliment.

Supprimer le fromage de son alimentation procure de multiples bienfaits pour l’environnement, pour le bien-être des animaux et pour la santé humaine. 

Alors, êtes-vous prêt à essayer de limiter ou d’arrêter le fromage ? 

Et si vous connaissez dans votre entourage des amateurs de fromages, n’hésitez pas à partager cet article !

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Végétarienne depuis 2012, j'ai décidé de devenir vegan en 2020. J'ai donc adapté mon répertoire de recettes pour en retirer les produits d'origines animales. Au-delà du bien-être animal, je m'intéresse aussi à mon propre bien-être en me ... Lire la biographie complète

Commentaires

4 réflexions au sujet de “Addiction au fromage : Pourquoi et comment arrêter cette drogue ?”

  1. c’est bien beau,mais quand je regarde des aliments végan, c’est ultra transformés et avec plein d’additifs .

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    • Bonjour Marie-Anne,
      Ils ne sont pas tous ultra transformés avec plein d’additifs, même si je suis d’accord que la plupart le sont.

      Quelqu’un qui souhaite avoir une alimentation non transformée et sans additifs n’aura aucune envie de se tourner vers des fromages végétaux. L’avantage, c’est que ceux qui souhaitent avoir un produit de substitution pourraient apprécier consommer ces produits transformés juste le temps de leur transition.

      En bref, comme toujours, chacun fait en fonction de ses convictions. Et avoir cette option de fromage végétal (bien que transformé) est une occasion en or pour certains.

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    • Marie-Anne,

      avoir une alimentation végane n’est pas forcément synonyme de « healthy ». Il faut arrêter avec cette croyance. On ne mange pas que des graines et des légumes. Ces produits dont vous parlez ne sont pas non plus des aliments de base mais bien des accompagnements occasionnels comme les nuggets végétaux, par exemple. Donc, peu importe que certains de ces produits soient « ultra transformés », comme vous dites, puisqu’en attendant, ils ne participent ni de l’exploitation animale et encore moins de leur maltraitance.

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    • Bonjour
      Toujours la même critique que je pourrais vous retourner les omnivores ne mangent ils pas ( consciemment ou à leur insu ( des produits transformés la liste est longue ( de plus pensez vous que la viande est un aliment sain et exempt d’antibiotiques d’ OGM et j’en passe ….🙄

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