Comment répondre aux arguments anti-vegan ?

Vous êtes convié à un apéro dinatoire chez Camille, l’une de vos amies.

Pour l’occasion, vous avez préparé un bol de houmous maison et une tarte salée 100 % végétale à partager. Une vingtaine d’invités sont présents. L’ambiance est excellente, vous discutez avec des personnes que vous n’aviez pas vues pendant des mois.

Clémence vous propose du saucisson de sa région natale, vous refusez en expliquant que vous êtes en train de devenir vegan.

Tous les regards se tournent vers vous !

Votre alimentation est la cible d’interlocuteurs devenus soudainement experts en diététique, sciences, anthropologie…

Vous allez devoir répondre à 10 arguments anti-vegan en 20 minutes chrono, voici les clés pour riposter !

1. « Et les carottes, elles souffrent aussi ! »

Grâce à Hugo, le fameux cri de la carotte, argument anti-vegan phare des omnivores, prend la première place du podium !

Il est apparemment un botaniste averti et un défenseur des plantes engagé, tout en dégustant sa tarte aux poireaux.

La vie d’une plante serait aussi importante que celle d’un animal, car elle pourrait éprouver de la douleur. Donc très logiquement, on pourrait faire souffrir les animaux, c’est pareil.

Bon à savoir

Aucune étude scientifique à ce jour n’a prouvé que les végétaux pouvaient ressentir la douleur.

Ils ne sont pas dotés de cerveau ou de système nerveux, cette allégation est donc très hypothétique.

En revanche, les animaux sont des êtres vivants sensibles, ils possèdent un système nerveux et, souvent, expriment leur douleur.

La Déclaration de Cambridge sur la conscience de 2012 proclame que les animaux sont des êtres sentients. Ses rédacteurs, neuroscientifiques reconnus, expliquent que les animaux ressentent des émotions et qu’ils sont conscients des expériences qu’ils vivent, comme les humains.

Mettre les végétaux et les animaux sur le même plan ne tient donc pas. Cependant, si Hugo insiste, taquinez-le en lui proposant d’adopter un régime jaïn ! 😉

En résumé

Il faut se nourrir pour vivre !

Alors autant manger soi-même du blé ou de la salade qui ont souffert plutôt que de les donner aux animaux, ce qui entraînerait un cycle supplémentaire de souffrance.

Avec cette démonstration, Hugo est convaincu, bravo !

2. « J’aime trop la viande pour m’en passer ! »

Clémence prononce cette phrase en regardant pensivement son assiette de saucisson de pays.

Il faut bien dire que comme elle, on est attaché à la culture familiale et locale. On est habitué à manger les recettes de nos parents et de nos proches. 

Oui, la viande c’est bon !

Les végétaliens sont en général d’accord sur ce point. La plupart d’entre eux ont aimé manger de la chair animale. Mais la question pour les vegans se pose autrement :

Quelques minutes de plaisir gustatif valent-elles la vie d’un animal ?

Vie qui est faite d’exploitation et de souffrance dans la quasi-totalité des cas.

La réponse est sans appel : non, la saveur de la viande ne vaut pas la vie de 3,2 millions d’animaux d’élevage tués chaque jour en France ! Le végétalien choisit de ne pas jouir du produit de l’exploitation, de la maltraitance et de la suppression massive de millions d’êtres vivants.

Avec l’arrivée de la viande cellulaire dans nos assiettes, le débat sera peut-être bientôt clos ?

Mais le vegan se régale déjà à table ! Figurez-vous que la cuisine vegan, salée comme sucrée, est succulente. Elle fait appel à des produits que l’on connaît bien ou que l’on (re)découvre. Découvrez vite nos recettes vegan faciles !

un bol de chili sin carne vegan avec une assiette de riz blanc en fond
Chili Sin Carne (super facile)
Convivial et délicieux, ce chili sin carne est parfait pour une soirée entre amis, mettra tout le monde d'accord, sans aucune souffrance animale !

En résumé

Il est possible de se lécher les babines devant des plats 100 % végétaux, sans ôter la vie à des millions d’animaux par jour.

3. « Le véganisme est mauvais pour la santé. »

En tant que sportif émérite, Noah adopte avec aisance la casquette de médecin nutritionniste qualifié.

Quand tu fais du sport, il te faut des protéines ! Et c’est pas en mangeant des graines que tu vas avoir tes apports.

Pourtant, les aliments d’un régime végétalien possèdent tous les nutriments nécessaires. Il faut donc manger équilibré (comme les omnivores) ! L’Association américaine de diététique et des diététiciens canadien a rédigé une position officielle à ce sujet :

« les régimes végétariens (y compris végétaliens) menés de façon appropriée sont bons pour la santé, adéquats au plan nutritionnel et sont bénéfiques pour la prévention et le traitement de certaines maladies ». 

Seule la vitamine B12 doit être au cœur de l’attention du vegan. Il doit bien se complémenter pour éviter des lésions nerveuses notamment. Des aliments enrichis ou des comprimés ou ampoules vendus en magasins bio par exemple sont suffisants.

Bon à savoir

Les animaux d’élevage reçoivent cette supplémentation en B12. Étant enfermés, ils ne peuvent pas non plus se la procurer naturellement.

Pour terminer de convaincre votre ami, sortez votre arme secrète. Citez une liste de sportifs vegans de haut niveau, parmi lesquels :

  • Lewis Hamilton, 7 fois champion du monde de Formule 1 ;
  • Serena Williams, détenant 39 titres du Grand Chelem et 1ère mondiale ;
  • Patrik Baboumian, « l’homme le plus fort du monde » (il porte 550 kg sur 10 mètres !).

Vous pouvez piocher d’autres noms dans cette liste de sportifs vegans.

En résumé

Il est scientifiquement prouvé qu’un régime vegan correctement mené est bon pour la santé.

En ce qui concerne la vitamine B12 (seul complément obligatoire), les omnivores peuvent s’en passer puisqu’ils la consomme par l’intermédiaire des animaux eux-mêmes supplémentés.

4. « Le lion mange la gazelle. »

bryan cranston lache son micro
Cette assertion est lancée par Benjamin.

Voici un classique des arguments anti-vegan qui laisse le champ libre à une réponse avec un peu d’humour ! 

Contrairement aux lions, on est omnivores et non carnivores. Comme on vient de le voir, on n’a pas besoin de viande pour vivre.

Mais il est vital pour les félins de manger de la viande, leur appareil digestif est fait pour cela. En réalité, ils n’ont pas le choix.

L’omnivore, lui, a un système lui permettant de digérer des aliments d’origine animale ou végétale. Lui, il a le choix ! 

Cette réponse se suffit à elle-même, mais vous pouvez en rajouter un peu.

Les lions mangent les lionceaux dont ils ne sont pas le père, Benjamin pense-t-il faire la même chose ?

Ils vivent dans la nature, sans vêtement, se lèchent pour faire leur toilette… On peut aller assez loin dans les comparaisons absurdes.

En résumé

Cet argument peut être décliné, ou plus générique : « Les animaux se mangent bien entre eux ! ».

Vous avez compris le principe, face à ceux qui font appel à la nature, demandez-leur de poursuivre leur logique jusqu’au bout.

Ninon a raison : il est licite de tuer des animaux pour les manger.

Certes ! Mais le droit change avec les valeurs de la société.

Le droit des femmes est un exemple d’évolution juridique. Celles-ci votent pour la première fois en 1945. L’autorité parentale conjointe ne remplace la puissance paternelle qu’en 1970. L’interruption volontaire de grossesse est autorisée en 1975. 

Au XXe siècle, la moitié de la population était discriminée par la Loi. Aujourd’hui, pour beaucoup d’entre nous, c’est inadmissible. C’était normal et légal, et cela aurait pu rester en l’état sans les luttes féministes. 

Si on cherche d’autres exemples récents, on peut mentionner l’abolition de la peine de mort en 1981 ou la dépénalisation de l’homosexualité en 1982.

Le saviez-vous ?

La corrida est toujours autorisée en France par l’article 522-1 du Code pénal dans les territoires où cette tradition a été ininterrompue.

Pourtant, selon un sondage IFOP, 81 % des Français sont opposés à la mise à mort des taureaux.

Ce qui est légal n’est pas forcément moral et admissible.

En résumé

Vous pouvez rappeler par des exemples concrets que ce qui est légal aujourd’hui ne le sera plus forcément demain !

6. « L’Homme a toujours mangé de la viande. »

Jérôme énonce ce raisonnement simplement.

Cela sous-entend qu’il est donc normal de continuer, il est un peu dans la même veine que le précédent.

D’autres pratiques ont été fort heureusement remises en cause durant notre histoire.

Après des siècles d’esclavage, des mouvements s’y sont opposés alors que la majorité des personnes pensaient que c’était l’ordre naturel des choses. Il a fini par être aboli en 1848 en France. 

Dire que les hommes ont toujours mangé de la viande suggère aussi que c’est naturel. Notre corps serait conçu pour cela.

Mais en observant bien notre physiologie, ce n’est pas si évident.

Notre intestin est beaucoup plus long que celui d’un carnivore et notre estomac n’a pas l’acidité pour décomposer les protéines aussi rapidement que celui d’un chat ou d’un chien.

Pour le paléoanthropologue Richard Leakey, les hommes préhistoriques avaient surtout une alimentation végétale :

« Nous ne pouvons pas déchirer la chair à la main, nous ne pouvons pas déchirer la peau à la main, et nous n’aurions pas été en mesure de nous débrouiller avec des sources de nourriture qui nécessitent des grandes canines. »

Richard Leakey

En résumé

La consommation de viande n’a donc rien de si naturelle, l’Homme n’est pas un prédateur en puissance.

Il n’a pas les capacités physiques de courir après une proie, de l’attraper et de la tuer à mains nues.

7. « Il faut d’abord s’occuper des humains. »

Cette affirmation de Sonia l’humaniste semble logique.

En effet, qui dira qu’il ne faut pas soutenir les personnes en difficulté en France et dans le monde ?

Cependant, il faut peut-être regarder la problématique sous des angles différents.

Cette question a été l’objet de réflexions de penseurs et activistes depuis des siècles. Ceux-ci établissent un lien entre la considération des animaux et le bien-être des humains.

Ces paroles de Pythagore, philosophe du VIe siècle av JC, ont traversé deux millénaires :

« Aussi longtemps que les hommes massacreront des animaux, ils s’entretueront. En effet, celui qui sème les graines du meurtre et de la souffrance ne peut pas récolter la joie et l’amour. »  

Pythagore

Martin Luther King Jr, pasteur noir-américain, a reçu le prix Nobel de la paix pour son action non-violente contre la discrimination raciale aux États-Unis. Il était militant pour la paix et pour le mouvement des droits civiques.

Mais il inclut les animaux dans ce qui peut être un combat légitime :

« N’ayez jamais peur de faire ce qui est juste, surtout si le bien-être d’une personne ou d’un animal est en jeu. »

Martin Luther King Jr

Il faut avoir conscience que la production de viande fait souffrir aussi les êtres humains.

Les conditions de travail dans les abattoirs sont particulièrement difficiles pour les employés confrontés à la réalité de la violence infligée, et cela à un rythme effréné.

Leur santé physique et mentale est en jeu. Le documentaire Les Damnés, des ouvriers en abattoir recueille des témoignages de ces travailleurs oubliés et malmenés par cette industrie.

En résumé

En prenant le problème sous un angle différent, on se rend compte qu’agir pour la cause animale permettrait d’agir pour les humains.

8. « Le soja déforeste les forêts amazoniennes. »

Oui Marco, le soja déforeste les forêts amazoniennes. Mais pas le tofu des végés !

En réalité, 87 % du soja importé du Brésil est destiné à l’alimentation des animaux d’élevage.

Les terrains dédiés à cette production recouvrent l’équivalent de la surface de la France, l’Espagne et des Pays-Bas réunies (120 millions d’hectares).

WWF – World Wide Fund for Nature

Or, la culture massive du soja au profit de la production de viande pour les Occidentaux se fait au détriment des populations locales, de la faune sauvage et de l’environnement.

Ces hectares pourraient être laissés en l’état ou produire des aliments destinés directement aux humains.

Les habitants sont immédiatement touchés par cette agriculture polluante. Encore une fois, des vies humaines sont concernées par la consommation d’animaux.

Et cela sans compter le déplacement des tonnes de soja par avion vers les pays européens…

En résumé

Le soja qui déforeste l’Amazonie est destiné à la production de viande.

Ce sont donc plutôt les omnivores qui encourage la déforestation du poumon de la Terre.

Vous pouvez aussi préciser que votre tofu est produit en France ou en Europe et le plus souvent bio.

9. « Le véganisme, c’est un truc de bobo ! »

« Justement c’est bien un truc de bobo bio le véganisme ! »
Marco ne lâche rien.

Sous-entendu : le vegan serait une personne (très) à l’aise financièrement et citadine.

Bon à savoir

La population végétalienne est plutôt urbaine et diplômée.

Mais selon l’IFOP, les personnes ne mangeant pas de viande sont aussi plus célibataires, plus jeunes, plus engagées dans l’associatif et plus sportives que les personnes omnivores.

Cette alimentation ne demande pas d’effort financier particulier. Il s’agit plutôt d’apprendre à consommer de nouveaux produits :

  • lentilles ;
  • pois chiches ;
  • boulghour ;
  • quinoa ;
  • légumes de toutes les saisons.

Ces aliments destinés à être cuisinés n’exigent pas un budget démesuré.

Même si l’on se penche sur les produits transformés : ils ne sont pas plus chers que leurs concurrents contenant des produits animaux

Enfin, on peut faire glisser la perspective au niveau mondial.

On se rend compte que c’est en Inde que la plus grande partie de la population (39 %) ne mange pas de viande.

En résumé

Parmi les non-végétariens, 8 adultes sur 10 limitent la consommation de chair animale. Les raisons de ces régimes sont culturelles et religieuses.

On est loin de l’image du bobo parisien !

10. « Tu ferais comment sur une île déserte ? »

Anaïs a gardé l’un des meilleurs arguments anti-vegan pour la fin !

Une situation proposée souvent alors qu’elle n’arrive jamais, sauf si on y va de son plein gré. Évidemment, si vous décidez de vous inscrire à Koh-Lanta, votre aventure sera plus compliquée, mais pas impossible.

Anaïs suggère plutôt que vous seriez arrivé par hasard sur cette « île déserte » après un crash d’avion ou un naufrage.

On ne sait pas s’il y a d’autres survivants à ce terrible accident. On ne connaît pas non plus l’écosystème de cette terre d’accueil.

On peut partir du principe que s’il y a des animaux herbivores, vous pourriez trouver quelques végétaux à vous mettre sous la dent en attendant les secours.

Si l’on imagine que sur cette île, la seule façon de se nourrir est de manger des animaux, vous ne serez pas seul à être ennuyé.

Vos compagnons omnivores seront bien embarrassés pour attraper et tuer des animaux, marins ou terriens, avec ou sans arme.

Si cela était néanmoins possible, on entrerait dans le cadre de la nécessité de manger de la viande pour survivre.

En résumé

Moi, dans cette situation, je me focaliserais surtout sur la recherche d’eau potable et d’un lieu sécurisé pour dormir…

On peut survivre 30 jours sans manger mais seulement 3 jours sans boire !

Cet apéro fictif nous a permis de recenser ces arguments anti-vegan très courants lors d’une soirée. Il est rare d’en entendre autant en aussi peu de temps (quoique…).

Il me semble important de ne pas les prendre personnellement et d’y répondre avec recul et humour !

Il n’est de pire sourd que celui qui ne veut entendre.

Gardez ceci à l’esprit et ne restez pas dans un débat stérile avec une personne qui ne montre aucune envie réelle d’échanger.

Du végétarien débutant au végétalien confirmé, on a tous été confrontés à ces expériences liées aux clichés sur le véganisme.

Pour partager votre vécu, écrivez en commentaires vos idées de réponses et/ou d’autres arguments auxquels vous avez dû faire face. 


Sources :

Les cahiers anti-spécistes : déclaration de Cambridge sur la conscience
L214 : statistiques du nombre d’animaux abattus en France
Vegetik : position officielle des l’association américaine de diététique et des diététiciens canadiens au sujet de l’alimentation
Vegan France 0160:  top 10 des sportifs célèbres dont vous ignorez le véganisme
IFOP : les Francais et la corrida
The Independant : Who were the world’s very earliest vegans?
Les Batelières Productions :  Les Damnés, des ouvriers en abattoir
Le Figaro : Pourquoi la France est-elle si dépendante du soja brésilien?
WWF France : Production responsable du soja
IFOP : Végétariens et flexitariens en france en 2020
Pew Research Center : Views of religion and food in India

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Végétarienne depuis 2012, j'ai décidé de devenir vegan en 2020. J'ai donc adapté mon répertoire de recettes pour en retirer les produits d'origines animales. Au-delà du bien-être animal, je m'intéresse aussi à mon propre bien-être en me ... Lire la biographie complète

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