Vous souhaitez devenir vegan, mais les commentaires négatifs que vous entendez à ce sujet vous freinent ? Ou vous l’êtes déjà, mais ne savez pas toujours comment répondre aux idées reçues sur le véganisme ?
Alors vous êtes au bon endroit !
Face à ce qu’ils ne connaissent ou ne comprennent pas, les gens sont généralement méfiants.
Heureusement, nous avons désormais le recul nécessaire pour démontrer que vivre sans produits issus de l’exploitation animale est bénéfique pour la santé et la planète.
Carences, privation, extrémisme… dans cet article, on démêle le vrai du faux en déconstruisant les 10 préjugés sur les vegans les plus répandus. C’est parti !
Table des matières
Les vegans sont carencés
Ah, cette phrase… Probablement le cliché le plus connu sur les vegans (et leur régime alimentaire, dit végétalien) ! Elle est généralement accompagnée de THE question :
« Mais toi, tu les trouves où tes protéines ? »
Dans l’inconscient collectif, seule la nourriture d’origine animale peut vraiment répondre aux besoins du corps humain. Logique, puisque depuis notre enfance, on nous répète que manger de la viande, du poisson et des produits laitiers est indispensable à notre croissance.
En réalité, ce ne sont pas ces aliments eux-mêmes qui permettent notre développement, mais notamment les protéines qu’ils contiennent.
Et, grande nouvelle, on retrouve également ce macronutriment… dans les plantes !
Voici un aperçu des nombreuses sources de protéines végétales qui existent :
- Légumes : chou kale, épinards, artichaut, brocoli, asperges, champignons, cresson, mâche ;
- Fruits (frais et secs) : avocat, pruneau, mûre, abricot, kiwi, pêche, figue, pamplemousse ;
- Légumineuses : soja, lentilles, pois chiches, haricots rouges, petits pois ;
- Oléagineux : cacahuète, pistache, amande, noix, noisette ;
- Céréales : blé, riz, avoine, quinoa, épeautre, sarrasin ;
- Tubercules : patate douce, pomme de terre ;
À titre d’exemple, voici le pourcentage de protéines que certaines de ces denrées contiennent :
Aliments | Teneur en protéines pour 100 g |
---|---|
Haricots rouges | 24 g |
Beurre de cacahuètes | 22 g |
Amandes et pistaches | 21 g |
Pois chiches | 19 g |
Noisettes | 15 g |
Lentilles | 9 g |
Tofu cru | 8 g |
Petits pois | 5 g |
Quinoa | 4 g |
Épinards | 3 g |
Pommes de terre | 2 g |
Une alimentation équilibrée est la clé pour fournir à notre corps tous les nutriments essentiels à son bon fonctionnement, quel que soit le type de nourriture choisi.
Or, de nombreux omnivores raffolent de la malbouffe et autres plats transformés. Il y a de quoi s’inquiéter pour leur bilan sanguin… Beaucoup sont en effet carencés, sans le savoir.
87 % des adultes et 98 % des enfants consomment moins des 25 grammes de fibres quotidiens conseillés.
Source : Agence nationale de santé publique française
Des chiffres inquiétants lorsque l’on sait qu’un faible apport en fibres augmente notamment le risque de développer un cancer colorectal.
Les « 5 fruits et légumes par jour », c’est bien, mais le gouvernement pourrait également ajouter les céréales complètes et les légumes secs à ce slogan ! Ces 4 catégories d’aliments constituent d’ailleurs l’une des recommandations du Fonds mondial de recherche contre le cancer :
Devenir vegan, c’est réaliser que la nature a prévu dans chaque légume, fruit, graine et herbe les éléments adaptés à notre métabolisme et nécessaires à notre vitalité.
L’éléphant, l’un des animaux les plus puissants et 100 % herbivore, ne dira pas le contraire !
Pour celles et ceux qui aiment les people, vous allez être servis, avec par exemple cette jolie mexicaine :
Pour une personne supposément carencée, elle a plutôt bonne mine !
Côté sport : Lewis Hamilton ou Venus Williams, parmi tant d’autres. Et leur succès fulgurant confirme qu’être végétalien est tout à fait adapté à l’activité humaine, même la plus intense. Digestion et récupération facilitées = performance augmentée !
Côté acteurs / chanteurs : Joaquin Phoenix, Jessica Chastain, Ariana Grande, Benedict Cumberbatch, Sia…
Seuls les vegans peuvent être carencés en B12
Autre a priori sur la santé des vegans, directement en lien avec le sujet des carences : la B12. Si vous vous intéressez à l’alimentation végétale, vous avez sûrement entendu parler de cette fameuse vitamine.
C’est un fait : les végétaliens doivent se supplémenter.
Pour faire court, elle est produite par des bactéries vivant notamment dans le sol ou dans l’intestin des ruminants (vaches, moutons…).
Les personnes qui consomment ces animaux (ou leurs produits dérivés) couvrent donc en principe leurs besoins en B12. Sauf que : cette dernière est parfois difficile à assimiler par l’organisme.
Donc les omnivores qui ne l’absorbent pas bien sont susceptibles d’en manquer aussi !
Attention
On n’en parle pas assez, mais les végétariens aussi sont concernés par un déficit en B12 !
Il faut en effet consommer une quantité considérable de fromage et d’œufs pour bénéficier d’un apport suffisant, ce qui est très rarement le cas.
Le saviez-vous ?
Une partie de la production mondiale de B12 est destinée aux élevages à cause d’une baisse constante de la qualité de leur nourriture depuis plusieurs décennies.
La raison ? L’appauvrissement des sols, lié aux pesticides, aux monocultures ou encore à la pollution industrielle.
Résultat : les vétérinaires injectent directement cette vitamine au bétail.
Devenir vegan, c’est simplement court-circuiter ce processus ! Avec, en prime, la satisfaction d’éviter des heures d’angoisse et de souffrance à des êtres innocents qui ne demandent qu’à vivre.
Les vegans ne mangent que des graines
Cette fausse croyance a également la vie dure, alors que… spoiler alert : en plongeant dans le monde du véganisme, vous allez découvrir les richesses insoupçonnées du monde végétal.
Vous allez prendre conscience des nombreux ingrédients qui peuvent composer votre assiette. Vous allez apprendre à préparer des plats simples, mais aux couleurs et saveurs variées.
Votre corps, vos pupilles et vos papilles vous diront merci !
Healthy Student nous montre à quel point le régime végétalien est diversifié, riche en minéraux et tout sauf ennuyeux
Par ailleurs, le nombre d’alternatives végétales a explosé ces dernières années.
Lardons, saucisses, fromages : les marques spécialisées (Heura, HappyVore, La Vie™, Les Nouveaux Affineurs…) redoublent d’inventivité pour créer des produits trompe-l’oeil !
Les chefs s’y mettent également, comme Fabien Borgel, qui officie au restaurant crudivore 42 degrés à Paris.
Pour les accros au resto
Exit les prises de tête au moment de choisir un restaurant !
Le site Vegoresto répertorie l’ensemble des établissements proposant des options vegan en France.
Les vegans se privent
Si vous avez lu attentivement le paragraphe précédent, vous savez déjà comment débunker cette idée préconçue.
Les vegans sont comme la plupart des êtres humains : ils sont gourmands.
Alors pour épargner les animaux sans sacrifier le plaisir, ils trouvent des alternatives !
De l’apéro au dessert, cuisine française ou d’ailleurs, préparation express ou sophistiquée : testez les mets qui vous font le plus envie !
Vous ne savez pas par où commencer ? Voici quelques-uns de nos préférés :
Un peu plus exaltant qu’un steak-frites, non ? 😉
Bon à savoir
Véganisme ne rime pas forcément avec minceur !
Pour celles et ceux qui souhaiteraient s’offrir une parenthèse junk food, bonne nouvelle : pizza, tacos, burger… tout est adaptable en version végétale.
Néanmoins, ce type de nourriture doit être consommé avec modération.
En effet, si un vegan mange trop sucré, trop salé ou trop gras, il n’échappera pas au surpoids (on sait de quoi on parle 🙈) !
Les vegans sont extrémistes
Si l’on récapitule le raisonnement des omnivores qui croient ferme à ce préjugé sur les vegans, cela donne :
- tuer un chien : personne psychologiquement instable ;
- tuer une vache et son veau : personne normale ;
- ne tuer aucun des trois : dangereux extrémiste.
Pour information, d’après l’association L214, 1 380 milliards d’animaux (terrestres et aquatiques) ont été abattus pour remplir l’estomac des humains en 2018. Oui, vous avez bien lu. ÇA, c’est extrême !
« Si on tuait les humains à la même cadence que les animaux dans les abattoirs, l’humanité disparaîtrait en une semaine. »
L214
Alors oui, certains activistes organisent des actions choc dénonçant les conditions d’élevage, l’expérimentation ou encore l’industrie de la fourrure.
Mais au final, quel est le plus choquant : les images diffusées ou la réalité qu’elles décrivent ?
Ce qui est légal n’est pas forcément éthique. L’objectif des vegans engagés est de mettre fin à ces injustices en les montrant aux yeux de tous.
« Si les abattoirs avaient des murs de verre, tout le monde serait végétarien »
Paul McCartney
Les associations de défense animale font un travail remarquable pour révéler au grand jour ce que les industriels souhaitent à tout prix cacher au consommateur. Les millions d’euros investis en marketing ne portent plus autant leurs fruits.
Cependant, on comprend que changer ses habitudes de consommation n’est pas toujours facile. C’est pourquoi on encourage chaque petit pas !
L’objectif n’est pas de devenir le parfait vegan (qui n’existe d’ailleurs pas), mais d’évoluer à son rythme. Une transition réussie est une transition qui ne met pas en péril votre bien-être psychologique dès lors que vous pensez ne pas faire assez bien.
Vous avez déjà diminué considérablement votre consommation de viande ? Vous achetez des cosmétiques non testés sur les animaux ?
Bravo, vous faites déjà bien plus pour nos amis les bêtes et pour l’environnement que la majorité de l’humanité, alors soyez fier de vous !
Le véganisme, c’est une mode
Les lobbies de la viande et autres industries impliquant l’exploitation de différentes espèces adoreraient que le véganisme ne soit qu’un mouvement passager.
Mauvaise pioche !
Pythagore, De Vinci, Zola, Einstein, Luther King, Yourcenar : la question de la condition animale occupe les philosophes, grands penseurs, écrivains et autres artistes depuis la nuit des temps.
Cette « tendance » serait donc multimillénaire : de quoi faire pâlir les influenceurs les plus chevronnés…
Petit florilège de citations inspirantes :
« L’homme est véritablement le roi de tous les animaux, car sa cruauté dépasse celle des animaux. Nous vivons de la mort des autres. Nous sommes des tombes marchantes. »
Léonard de Vinci (1452 – 1519)
« La chasse est le moyen le plus sûr pour supprimer les sentiments des hommes envers les créatures qui les entourent. »
Voltaire (1694 – 1778)
« L’enfer n’existe pas pour les animaux, ils y sont déjà. »
Victor Hugo (1802 – 1885)
« Le devoir le plus élevé de l’homme est de soustraire les animaux à la cruauté. »
Émile Zola (1840 – 1902)
« On reconnait le degré de civilisation d’un peuple à la manière dont il traite ses animaux. »
Gandhi (1869 – 1948)
« Si la cruauté humaine s’est tant exercée contre l’homme, c’est trop souvent qu’elle s’était fait la main sur les animaux. »
Marguerite Yourcenar (1903 – 1987)
Eh oui, opter pour un mode de vie vegan, c’est aussi enrichir sa culture générale !
Les vegans n’ont pas d’humour
En effet, être la cible de stéréotypes peut faire perdre toute envie de rire. Mais c’est mal connaître les vegans !
Nombreux sont ceux à faire preuve d’autodérision… et aussi de sarcasme (forme d’humour inévitable lorsque notre patience est un peu trop testée 😀 ).
Un des meilleurs exemples français est sûrement celui de l’artiste Rosa B. et son blog BD « Insolente veggie ». À travers ses planches, elle met les fervents défenseurs de la viande face à l’absurdité de leur raisonnement.
Côté anglophone, vous ne serez pas déçus du compte Instagram @vegan_sarcasm et ses memes aussi drôles que pertinents.
Enfin, pour un humour 100 % québécois et des bonnes recettes, on vous conseille de découvrir la cuisine de Jean-Philippe.
Être vegan, ça coûte cher
Encore une fausse idée concernant les « mangeurs de tofu ». Fin 2021, l’Université d’Oxford a publié une étude comparative du coût de différents régimes alimentaires.
Résultat ? Le régime végétalien est le plus économique !
Et c’est encore plus vrai à l’heure actuelle. À moins d’avoir vécu dans un monastère perdu au fin fond du Népal ces derniers mois, vous n’avez pas échappé à l’inflation.
Parmi les catégories les plus touchées par la hausse des prix, on retrouve certes les légumes, mais également la viande, le poisson, les produits laitiers et les œufs.
Adopter un régime végétalien, c’est donc exclure de son panier la majorité des aliments devenus chers.
On limite ainsi l’impact de la flambée des étiquettes sur son budget courses.
Enfin, une alimentation faisant la part belle aux produits végétaux est anti-inflammatoire. Elle réduit donc le risque de développer une maladie cardiovasculaire, du cholestérol, du diabète, etc.
Devenir vegan est une façon de capitaliser sur sa santé à long-terme : ce sont des centaines d’euros en suivi médical que vous ne dépenserez pas !
Le conseil finances-friendly
Pour des fruits et légumes de bonne qualité à moindre coût, rendez-vous à la fin du marché.
Souvent, les maraîchers bradent les produits invendus avant de remballer leur stand.
Les vegans ne se préoccupent que des animaux
« On n’a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains. On a un cœur ou on n’en a pas. »
Alphonse de Lamartine
Cette citation est sans doute le plus beau pied de nez à cet énième préjugé sur les vegans. Car opter pour le véganisme, c’est :
- défendre tous les êtres opprimés, quelle que soit leur espèce ;
- dénoncer l’exploitation dans son ensemble ;
- prôner le respect du vivant dans sa globalité ;
- vouloir sauver la planète pour qu’elle reste le plus longtemps respirable pour tous les êtres vivants.
Au-delà du choix alimentaire, c’est donc une véritable philosophie de vie.
Et soit dit en passant, le monde se porterait bien mieux si chaque humain consacrait un peu de son temps à une noble cause… ce qui est rarement le cas des personnes qui reprochent aux vegans de ne pas suffisamment se soucier de l’humanité.
Les vegans se moquent des traditions
La France aime particulièrement associer ses traditions à la souffrance.
C’est en quelque sorte une spécialité nationale. Foie gras de Noël, agneau de Pâques, chasse à courre, tauromachie… la liste est longue !
Dans ces conditions, les vegans sont effectivement réfractaires à célébrer ce cruel patrimoine culturel.
La convivialité, le partage, la joie : on dit oui ! Mais pas sur fond d’exploitation animale.
Heureusement, pour les réunions familiales, de nombreux substituts existent pour prendre part à la fête et profiter de ses proches sans se sentir à l’écart.
Le saviez-vous ?
Picard a sorti une gamme 100 % végétale à Noël dernier.
De quoi se régaler sans passer des heures en cuisine !
De plus, ce n’est pas parce qu’on « a toujours fait comme ça » que les coutumes ne doivent pas être remises en question.
Sinon, on verrait encore des gens se faire guillotiner oklm sur la place publique ; on assisterait à des combats de gladiateurs le samedi après-midi au centre commercial…
Abandonner les pratiques barbares fait partie intégrante de l’évolution d’une civilisation.
Malheureusement, la France est un peu le bonnet d’âne européen du bien-être animal. Les réactionnaires dénués de compassion affirment que certains changements sont impossibles.
Il suffit pourtant de regarder au-delà des frontières françaises pour se rendre compte du contraire :
- le Royaume-Uni a banni la production de foie gras en 2000 ;
- le canton de Genève en Suisse, a rendu la chasse illégale en 1974 ;
- la majorité de l’Europe a abolie la chasse à courre depuis bien longtemps (exemple : 1953 en Allemagne).
Le progrès est une question de mentalité, et la France est clairement à la traîne.
Mais grâce à des personnes comme vous et nous, les choses bougent ! On peut également compter sur les associations pour définitivement installer la question du bien-être animal dans le débat public.
Si vous songez à sauter le pas du véganisme, mais hésitez encore, on espère que cet article vous aura rassuré.
Quelle que soit la raison qui nous pousse à faire ce choix, les autres seront toujours là pour le challenger.
Il est donc important de savoir quoi leur rétorquer pour nous sentir plus à l’aise avec nos convictions. À force d’être confronté aux gens qui entretiennent les préjugés sur les vegans, la répartie devient naturelle.
PS : On peut aussi choisir d’arrêter de se justifier et discuter de ce sujet passionnant uniquement avec les personnes ouvertes, prêtes à écouter et échanger.
Vous voulez plus de réponses prêtes à l’emploi à utiliser face aux sceptiques ? Servez-vous dans notre article consacré aux (contre) arguments anti-vegans !
Sources :
Greenpeace : Les vertus des protéines végétales
USDA – Ministère de l’Agriculture : Teneur en protéines des sources végétales
Santé Publique France : Étude de santé sur l’environnement, la biosurveillance, l’activité physique et la nutrition (Esteban 2014-2016)
NACRe : Fibres alimentaires et risque de cancer, les principales données
Peta France : 10 célébrités qui vous inspireront à devenir vegan
Association Pour l’Égalité Animale : La vitamine B12
Vegan Pratique – L214 : La vitamine B12
L214 : Animaux abattus dans le monde en 2018
Le Figaro : Citations
Oxford University : Sustainable eating is cheaper and healthier – Oxford study
Insee : Évolution de l’inflation en France – Octobre 2022
Harvard Medical School : Foods that fight inflammation
Les Echos : Le gouvernement britannique demande aux restaurateurs des recettes de « faux gras »
Le Point : Interdiction hebdomadaire de la chasse : que fait le reste de l’Europe ?